Le peuple de l'océan
Dans la rubrique Un auteur de Nouvelle-calédonie
Emmanuel Desclèves a mis en évidence dans une étude brillante et bien illustrée, le génie maritime des anciens navigateurs océaniens.
Les océaniens prennent la mer sans compas, ni boussole, ni montre, ni carte, et se repèrent à l'aide des éléments. Emmanuel Desclèves dresse le portrait élogieux du peuple océanien, navigateur hors pair, qui avait déjà fait l'admiration des premiers colonisateurs. L'auteur fait état de leurs connaissances pointues des courants et des vents, mais aussi d'autres éléments naturels permettent de s'orienter et de se repérer en mer : "algues, poissons, tortues, zones de changement de topographie sous-marine, types et formes de nuages". Leur connaissances des astres n'est pas en reste avec un répertoire riche de 220 noms d'étoiles. Quant à leurs pirogues à balancier, elle sont jugées par l'explorateur William Dampier (1651-1715) comme "les plus rapides du monde entier". Le régime alimentaire à bord des pirogues est végétal à base de noix de coco. Il exclut les salaisons employées par les occidentaux et évite donc aux marins d'avoir le scorbut. Ce régime a d'ailleurs été adopté par le capitaine James Cook (1728-1779) lors de ses périples où pas un seul homme ne succomba au scorbut, fait remarquable pour une si longue expédition à l'époque. En effet, convaincu par une recommandation de la Royale publiée en 1747, Cook avait introduit des aliments comme le chou ou le citron dans l'alimentation de son équipage. Il fut le premier européen à débarquer en Nouvelle-Calédonie...
"Ami lecteur, il faut lire doucement. Vous êtes tombé sur un livre inouï : ce qu'il va vous faire découvrir de l'aventure humaine est unique au monde et sans équivalent où que ce soit"
Michel Rocard