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Indépendance écolo...

Publié le par road-movie

 

Quand Vinci, bétonneur de Notre-Dame-des-Landes,
finance Nicolas Hulot

Publié le 22 février 2013

 

 

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Le Monsieur ne nous était déjà pas très sympathique, il commence désormais à devenir franchement inquiétant. Nicolas Hulot, car c’est bien de lui dont il s’agit, est un individu attrape-tout passé mettre dans l’art du double langage. A cette faculté dont il use et abuse (produire une émission sur la nature sponsorisée par Rhône-Poulenc en est un exemple parmi tant d’autres), s’ajoute un autre talent : sa capacité à jouer les girouettes. Un coup à droite, un coup à gauche, c’est un peu la marque de fabrique de l’homme au kytesurf.

Dernière illustration : après avoir joué les grattes papiers pour Chirac (le fameux discours de la maison qui brule…), le promoteur de l’inoubliable Grenelle de l’environnement pour Sarkozy, il est désormais l’envoyé spécial pour la planète d’Hollande.

Comme si sa besace n’était pas assez pleine, Mediapart y ajoute aujourd’hui sa petite pierre via un article au titre qui en dit long : « L’argent pas très vert de la fondation« . D’emblée, le ton est donné : « Peut-on lancer « le think tank de la transition énergétique » et le faire financer par la multinationale qui construit l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Sans aucun doute, oui, c’est possible : la Fondation Nicolas Hulot (FNH) vient d’y procéder. »

EDF, RTE (la filiale d’EDF qui transporte le courant), SNCF et Vinci autoroute parmi les généreux donateurs

La journaliste Jade Lindgaard va alors droit au but. Après avoir rapidement fait le portrait de cet énième think tank à grosses têtes, elle détaille le financement de celui-ci : « Son budget prévisionnel avoisine 1,5 million d’euros (communication, frais de structure, ressources humaines…), financés à 23 % par les institutions (ministères, Ademe, Caisse des dépôts et consignation), à 20 % par la fondation et à 57 % par des mécènes dédiés, soit au think tank en général, soit sur des projets en particulier. La liste de cesentreprises, qui font des dons au laboratoire d’idées en échange d’une défiscalisation (60 % du montant du don), est à ce jour très courte : EDF, RTE (la filiale d’EDF qui transporte le courant), SNCF et Vinci autoroutes, filiale du groupe qui veut construire et exploiter l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Elle est publique, consultable sur le site de FNH. Les montants demandés par le think tank varient de 10 000 à 50 000 euros, en fonction du chiffre d’affaires du donateur et de la durée de l’engagement« .

Heureusement, l’honneur est sauf comme l’explique Marion Cohen, l’heureuse directrice de ce laboratoire aux idées révolutionnaires : « nous sommes ouverts à toutes les entreprises qui veulent nous financer à l’exception peut-être de Total et d’Areva« . Ouf, nous sommes sacrément rassurés. Mais pour achever de dissiper nos derniers doutes et nous prouver la bonne foi de ce club au service de l’Humanité, la brave dame ajoute qu’ « Il n’y a pas de contrepartie lourde. La seule chose qu’ont ces entreprises, c’est la valorisation institutionnelle. Elles ont le droit de dire qu’elles sont nos mécènes ».

« Elles ont le droit de dire qu’elles sont nos mécènes »

Nous y voilà… Apparemment, en prononçant cette phrase Marion Cohen ne semble pas s’être interrogée un seul instant sur ce que recouvraient ses propos… Comme le souligne Jade Lindgaard, « Dans ses prochains bilans financiers et communiqués de presse, Vinci ajoutera-t-il une page sur ses bonnes œuvres écologistes ? Le groupe y aurait tout intérêt, adoucissant ainsi son image de bétonneur. Son soutien à la fondation ne lui sera pas seulement utile fiscalement mais aussi, et peut être surtout, stratégiquement. Bénéficiaire de son capital économique, le think tank lui offrira en retour beaucoup : du capital symbolique. »

La boucle est bouclée, le système est bien en place et les compromis ou plutôt les compromissions ne semblent plus gêner grand monde. Le grand cirque néolibéral poursuit sa course folle et prédatrice, sans prendre la peine de se cacher. Puissent les ZAD (Zone à Défendre), de Notre-dame des-Landes à Gonesse en passant par le Morvan, se multiplier partout pour faire sortir de la route, une bonne fois pour toute, cette machine à broyer hommes et nature.

http://petitsmatinsetgrandsoir.wordpress.com

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