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"La France n'est pas hostile à l'huile de palme" J-M Ayrault

Publié le par road-movie

"La France n'est pas hostile à l'huile de palme" J-M Ayrault

Le Premier ministre français a affirmé à l'occasion d'un voyage en Malaisie, deuxième producteur mondial d'huile de palme, qu'il n'était pas question d'instaurer une quelconque "taxe Nutella" en France. Jean-Marc Ayrault tient à rassurer la Malaisie : "La France n'est pas hostile à l'huile de palme" (30/07/2013)

Selon le programme des Nations Unies pour l'environnement, l'huile de palme est la cause principale de la déforestation tropicale en Malaisie et en Indonésie. 700.000 hectares de forêts humides ont déjà été détruites pour approvisionner l'Union européenne en "biocarburants".

Le géant énergétique italien Eni se convertit à l'huile de palme : il est en train de construire près de Venise une "bio-raffinerie" dont la production serait de 500 000 tonnes d'agrocarburants par an. La nouvelle raffinerie à l'huile de palme d'Agip-Eni nécessite la conversion supplémentaire de 180 000 hectares de forêts tropicales en plantations.

Protestons auprès d'Eni et de l'État italien qui est son actionnaire majoritaire pour stopper la construction de la raffinerie (Début de l'action: 22 oct. 2013):

http://www.sauvonslaforet.org

Pendant que l'Union européenne et ses états membres discutent de l'avenir des "biocarburants" à Bruxelles, l'entreprise semi-publique italienne ENI agit en transformant sa raffinerie du port de Marghera près de Venise en usine d'agrocarburant à base d'huile de palme.

James Rispoli, directeur de recherche chez ENI, explique le projet à la presse italienne dans les termes suivants : « La raffinerie de Marghera va être transformée pour produire du biodiesel de première génération. (...) La production se basera sur l'huile de palme brute provenant d'Indonésie et de Malaisie. »

Ce faisant, ENI satisfera aux réglementations européennes en vigueur qui exigent un taux d'incorporation de 10% des énergies dites renouvelables dans les carburants d'ici 2020. Les premières livraisons d'huile de palme sont prévues pour début 2014.

Eni va investir 100 millions d'euros pour la conversion de sa raffinerie de Venise. Sa capacité de production annuelle sera de 500 000 tonnes de biodiesel à partir de 2015. Présente dans plus de 90 pays, Eni possède cinq grandes raffineries de pétrole en Italie et exploite 6384 stations-service de la marque Agip en Europe, dont 180 en France.

L'année dernière, 1,9 millions de tonnes d'huile de palme ont été incorporées aux carburants dans l'Union européenne (en plus des millions de tonnes des non moins nocives huiles de colza et de soja). 700.000 hectares de plantations ont été nécessaires pour produire cette huile de palme. Ces terres étaient encore jusqu‘à récemment de verdoyantes forêts tropicales humides dans lesquelles vivaient 5000 orangs-outans.

Demandons à l'entreprise Eni ainsi qu‘à l‘état italien, son principal actionnaire, d'abandonner les importations d'huile de palme et les agrocarburants.

Contexte, pour en savoir plus : https://www.sauvonslaforet.org/petitions/929/agip-eni-en-route-avec-l-huile-de-palme?mt=1707&v=0&ref=nl#more

* Parmi la longue liste de produits contenants de l’huile de palme, on trouve trois marques très populaires: le Nutella, les Kinder Bueno et les Mikado.

Ferrero trompe des millions de consommateurs. Même sur le pot du Nutella, acheté en France, il est inscrit dans ingrédients : "huile végétale" à la place de "huile de palme".

L'État doit intervenir davantage, en serrant le cahier des charges des publicités, en imposant un étiquetage, pour mettre en garde des dangers comme l'on trouve sur les paquets de cigarettes. Il est urgent de parfaire notre éducation alimentaire en particulier celle de nos enfants.

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C
Bonjour,<br /> <br /> Suite à votre participation à la campagne citoyenne contre les agrocarburants, je voudrais vous remercier pour le soutien que vous avez apporté au groupe des Verts dans la lutte contre l’utilisation néfaste des agrocarburants. Nous avons mené une longue bataille à travers de rudes négociations pour faire voter par le Parlement européen un texte limitant l’utilisation des agrocarburants dans le secteur des transports afin de réduire leur impact négatif sur la déforestation, l’accaparement des terres et la sécurité alimentaire dans les pays en développement.<br /> <br /> À Strasbourg, lors de la session plénière, le 11 septembre dernier, j’ai voté pour un plafonnement des agrocarburants de première génération, produits à base de culture alimentaire. La part maximale des agrocarburants de première génération dans la consommation finale d’énergie dans les transports, produits notamment à partir de céréales ou de diverses plantes sucrières (comme la canne) et oléagineuses, sera désormais fixée à 6%, au lieu de 10% selon l’objectif actuellement en vigueur. Ces mesures visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par l'utilisation croissante de terres agricoles pour la production d’agrocarburants. Ce plafonnement de la part maximale d’agrocarburants de première génération dans le secteur des transports à 6% est un bon début, mais c’est un taux qui est plus haut que l’objectif que s’était fixé le Groupe des Verts. En tant que Coordinatrice de la commission Développement, avec certains de mes collègues, nous avions déposé un amendement proposant de supprimer complètement ce plafonnement, pour que la part des agrocarburants de première génération dans le secteur des transports soit nulle. Cette proposition n’a malheureusement pas été retenue. Même avec un plafonnement à 6%, le développement des agrocarburants va continuer de provoquer des hausses dans les prix des aliments, une aggravation de la déforestation et du changement climatique.<br /> <br /> Le texte voté par le Parlement européen introduit également une notion fondamentale : le changement d’affectation des sols indirect (dit « CASI » ou « ILUC » en anglais). Il s’agit de la prise en compte, à partir de 2020, dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre des effets induits par les différents agrocarburants. Les agrocarburants utilisant des terres initialement dédiées à la production alimentaire, entraînent, indirectement, la déforestation, des conséquences sur le changement climatique, une insécurité alimentaire et donc des conséquences environnementales et sociales désastreuses.<br /> <br /> Nous avançons petit à petit, et nous avons franchi un premier obstacle à Strasbourg. Cependant, la bataille est loin d’être gagnée. La rapporteure, Corinne Lepage, ancienne ministre de l’écologie, n’a pas obtenu le mandat de négociation avec le Conseil, à une voix près… ce qui reporterait un éventuel accord à la prochaine législature si les États membres n’adoptent pas une position commune et en accord avec celle du Parlement européen.<br /> <br /> Continuons donc à nous mobiliser ensemble contre les agrocarburants, le changement climatique, la déforestation et pour la sécurité alimentaire. Pour un avenir européen et mondial plus vert, plus juste et plus équitable.<br /> <br /> Merci encore pour votre inestimable soutien.<br /> Très cordialement,<br /> Catherine Grèze<br /> <br /> Députée au Parlement européen<br /> Coordinatrice de la commission du Développement<br /> Groupe Verts/ALE
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